Le secret pour avoir ce que l’on veut dans la vie 


Tout le monde veut savoir ce qu’il veut faire dans la vie, et je ne parle pas forcément de carrière, je parle d’une manière générale !

Personnellement, il m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie de me sentir bloquée. Et cette question : “tu veux faire quoi dans la vie ?” 

Je ne savais pas trop quoi répondre. Alors je répondais ce que l’autre voulait que je réponde (amour conditionnel, bonjour !)

A 10 ans, on m’a posé la question de savoir ce que je voulais faire dans la vie. Je me souviens, c’était à table, un jour de fête, devant la famille. J’avais ma grande sœur (de plus de 5 ans mon aîné) qui avait répondu :  “je veux devenir avocate”.  Toute la famille a validé ce choix ! Bien bien, bravo bravo. Et, puis, tout le monde s’est tourné vers moi “et toi, Anaïs ?” Comment vous dire qu’à 10 ans, je ne savais pas vraiment ce que “je voulais faire dans la vie”, Parce qu’à 10 ans t’as autre chose à foutre que de savoir ce que tu feras quand tu auras 20, 30, 40, 50 ans…. Tu peux bien sur avoir une idée, mais ça ne définit en rien si tu seras une “personne respectable” aux yeux de la société ou pas. Et parce que, aussi, ça peut évoluer en fonction de l’âge, non ?

On n’est pas obligé de faire la même chose à 20, qu’à 30. La preuve. Je me suis reconvertie à 31.

Quand j’étais petite, j’aurais aimé qu’on me dise : “tu feras ce que tu aimes, au moment venu. Et si ça change en cours de route, c’est pas bien grave”. Alors oui, on a tous, à un moment donné de notre vie, voulu avoir une idée claire de ce qu’on veut faire. Par pression sociale peut-être.

Stéphanie, avec qui j’ai coécrit ce texte, me disait : Finalement, quand on te pose cette question, on te demande quel métier tu feras. Et si tu dis « voyager, manger des bonbons » ou plus tard « faire des balades en forêt, glander devant la télé, bouquiner au soleil », on te corrigera. Pourtant on te demande bien ce que tu veux FAIRE.

En même temps, tu passes quand même surtout ton temps au boulot. Stéphanie se demande si, si on arrivait à ne plus mettre cette pression de choix, on parviendrait à ne pas se définir (oui se définir) par son travail… C'est vrai aussi que c'est tellement plus facile pour « situer » les gens en 2-2. T'arrives à imaginer le quotidien de la personne en face (à peu près parce que sur une échelle de caissière à Bill Gates, tu ne connais pas tout !). C'est tellement plus confortable pour notre cerveau ! Ensuite, Stéphanie m’a fait remarquer que je parle de ma sœur qui voulait devenir avocate et de la validation de tous. Mais à me lire, elle s’est demandé si ELLE (ma soeur), en réalité, le voulait vraiment, devenir avocate. Pensait-elle (inconsciemment) à son épanouissement ? Ou a-t-elle répondu en fonction de ce qu’on attendait d’elle à ce moment-là ?

Quand on choisit ce qu’on veut faire dans la vie, on s’attend à avoir une réponse en adéquation avec ce que les autres projettent sur nous, ou s’il y a des débouchées, ou si c’est respectable.

Stéphanie mentionnait une nana qui a fait une double licence droit – sciences politiques. C'est sérieux ça ! (Bah elle est DJ aujourd'hui ! Mais est-ce perdu pour autant ? Est-ce que cette expérience ne lui a rien apporté ??) Donc c'est absurde ce « tu voudras faire quoi plus tard ?? »

D'ailleurs, Stéphanie dit justement tout le temps à sa fille qu'elle ne fera peut-être pas toujours la même chose. Et je la rejoins complètement sur ce point. Et c'est finalement normal. A 20 ans, tu n'as pas les mêmes envies qu'à 40 ou 60. Et pourquoi ce choix doit-il être si définitif ?! 


C'est ça aussi, cette pression derrière cette question : qu'est-ce que tu voudras faire plus tard JUSQU'À TA MOOOOOOOOOOORT ?! T'avais pas cette impression que tu devais faire ton choix pour L'ÉTERNITÉ ?

texte do doubt

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Mais est-ce qu’on DOIT savoir pour autant ?

Peut être que l’injonction serait moins grande si on formulait la question autrement : “Qu’est ce que tu aimerais faire plus tard ?” “Comment tu te vois plus tard ?” “Et, qu’est ce que tu aimes maintenant ?” Bref, tout une reformulation qui m’aurait éviter tant de frustration, de honte et d'humiliation.

Stéphanie me disait : mais pourquoi veut on absolument demander ça à un enfant ? (C’est comme demander si tu as un/une amoureux/se, en restant bien hétéronormé avec un sous entendu de malade sur le “tu comprends la vie c’est à deux ! Ne va pas être célib”. L’enfant t il forcément rentrer dans des cases ? et il comprendra bien qu’il ne correspond pas au standard de la société s’il répond “fabriquer des bonhommes en papier”  “ok mais c’est quon business plan ?” “Tu vends où ?” “C’est quoi ta plus value ?” “Un bonhomme en papier avec une petite empreinte carbone ?”

J’en reviens à moi, quand j’ai répondu “je ne sais pas” à 10 ans, j’ai compris que je n’entrais pas dans les cases.

Résultat des courses : je suis devenue juriste en cabinet d’avocat de 2007 à 2015 (année de naissance de ma première fille, donc juste avant ma reconversion professionnelle). Histoire d’être bien conforme à ce qu’on attendait de moi.

J’avais répondu par les actes à la sacro-sainte question : “savoir quoi faire de ma vie”, toute fière et avec un sentiment d’avoir trouvé ma place, du moins c’est ce que je pensais pendant un temps. Puis, j’ai eu ma première fille et je me suis intéressée au sens de ma vie. Et hic, gros HIC même : je ne trouvais plus de sens à ce que je faisais. J’avais dépensé tant d’énergie pour atteindre ce but. J’avais travaillé d’arrache pied, repris mes études de droit, mon master à distance cumulé avec mon temps plein. J’avais un emploi du temps au quart d’heure prêt. C’est simple, soit je bossais, soit j’étudiais. Et une fois mon objectif atteint, la grosse claque.

Je me suis rendue compte que je m’étais trompée de sens (dans tous les sens du terme).

Vous savez, c’est la métaphore du mur. On essaie toute notre vie d’escalader un mur et quand on y arrive, on se rend compte que c’est pas le bon mur… Là, où j’étais partie dans le milieu juridique pour faire valoir ma valeur travail et justic. Après tout, le travail est, après la famille, l’un des composants essentiels de l’identité (selon une étude de 2003 : Source : Insee, enquête Histoire de vie - Construction des identités, 2003). En tout cas, pour moi, ça ne sonnait plus vraiment juste tout ça.

Et mon enfant à naître a été la goutte d’eau dans ce vase déjà à ras bord.

Donc, c’est là que je me suis retrouvée de nouveau avec cette même question : “savoir quoi faire de ma vie” et la réponse a mis du temps à venir.

J’ai commencé par “savoir ce que je ne voulais pas”. Je ne voulais pas continuer à rentrer tard et ne pas voir et profiter de mes enfants. Quand j’étais juriste je rentrais beaucoup trop tard, la nuit. Mes enfants auraient été couchés. Ou j’aurais dû adapter mon emploi du temps. Je ne voulais plus travailler dans le monde juridique puisque je trouve tellement injuste cette justice des hommes. Je ne voulais plus avoir de lien subordonné pour laisser libre cours à ma créativité. J’entends, créer ma propre vie et non celle des autres, etc. Bref, c’était déjà un bon début pour répondre à cette question…

Mais du coup, c’est quoi “cette vie que je veux” ?

Stéphanie me dit que « Cette vie que je veux » est-ce que ce n'est pas « cette personne que je veux être » ? En fait, elle en revient à nouveau sur cette idée d'épanouissement qui lui paraît si évincée. Elle, sur sa liste, il y a écrit “documentariste”. C'est justement qqc qui est né pendant son congé parental. Auparavant elle se disait : je ne suis pas une artiste (un peu comme moi d’ailleurs. et mon entourage ne me mettait pas dans cette case non plus). Stéphanie se disait : “il faut un VRAI travail, pas un hobby. Tout comme moi, jamais elle ne s'autorisait à avoir envie de faire autre chose que ce qu'on attendait d’elle. Et là, on repart forcément dans : les injonctions, les codes, c’est mal de “penser à SOI” et encore plus quand on est une petite fille/une femme/une épouse/une mère.

De mon côté, on peut dire que j’ai déjà répondu à question “cette vie que je veux”. J’y ai répondu au gré des différentes étapes clés de ma vie,  et, en fait, on peut même dire que j’y réponds encore maintenant parce que je ne peux savoir quoi faire de ma vie sans l’avoir expérimenté.

Alors, qu’est ce que j’ai expérimenté ?

  • J’ai expérimenté la vie seule, j’ai expérimenté la vie à deux (pendant 13 ans), 

  • J’ai expérimenté la vie avec et sans enfant, 

  • J’ai expérimenté le salariat, j’ai expérimenté l’entrepreneuriat, 

  • J’ai expérimenté la course à pied (not4me), 

  • J’ai expérimenté la boxe thaï (que je reprends lundi prochain)....


De la même manière que vous allez essayer de goûter un plat pour savoir si celui-ci vous plaît ou pas, vous pouvez goûter les choses de la vie pour savoir si elles vous plaisent ou non, toujours dans l’optique de savoir ce que vous voulez faire dans votre vie.

Ne pas savoir quoi faire dans sa vie peut être très frustrant. 

Et BOUUUUUU, ça fait peur aussi (où ça fait peur aux autres qui nous transmettent leurs propres peurs sur les expériences à vivre).

Dans un article très bien écrit par Adam Fartassi, le fondateur de Penser Changer, que vous pouvez retrouver en lien ici, il écrit que :

“la plupart des gens pensent qu’en découvrant rapidement ce qu’ils veulent faire, ils pourront s’y consacrer à 100%. Mais il y a un souci. Pour avoir une idée de ce que vous voulez faire, vous devez d’abord avoir un point de référence, quelque part où commencer. Ce point de référence est basé sur vos expériences passées. Donc si vous n’avez pas accumulé assez d’expériences, alors vous n’obtiendrez pas le résultat que vous escomptiez.”


Il donne un exemple assez pertinent. Imaginez que vous vouliez acheter un smartphone. Soit vous restez inactif sur la recherche d’infos qui déclencherait l’achat et rien ne change (et vous avez toujours besoin de téléphone sans savoir lequel choisir). Soit vous vous renseignez, vous essayez, vous testez et vous décidez d’acheter (ou pas) tel ou tel appareil. Jamais il ne vous viendrait à l’esprit d’acheter un téléphone sans vous être renseigné, sans avoir testé au préalable le produit. Bah vous, en fait, c’est pareil !

Si vous voulez savoir ce que vous voulez faire dans votre vie, il vous faut chercher des infos, essayer, tester et ensuite, vous décidez de ce que vous voulez faire dans votre vie.

J'ai écouté hier le podcast de Maman Bosse avec le témoignage de Morgane, maman et multi-entrepreneuse, parce que multi-passionnée. Elle raconte qu’elle a fait une formation dans la cosmétique et que, au final, c’est une mission pour promouvoir son l’école grâce au multimédia qui a été la révélation. Typiquement, cette femme mère-veilleuse, elle a expérimenté plusieurs choses qui l’ont amené à cette passion pour la com’. Elle raconte qu’elle a suivi ses envies et ça, au-delà de ce qui nous bloque, je dirai que c’est le plus important. Stéphanie, elle a surkiffé l'histoire de Morgane. Elle l'ai racontée un peu partout autour d’elle !!!! Ca l'a surmotivée le côté : “essaie et peut-être même qu'en chemin, tu découvriras autre chose. Laisse-toi surprendre !

D'ailleurs, à cet égard, beaucoup de gens vont dire (et se dire) de quelqu’un de curieux « elle/il s'éparpille ». Je coche tout à fait cette case et je pense que Stéphanie aussi.  Je suis même tombée un jour sur le terme “multi potentiel” qui a littéralement changé ma façon de percevoir mon travail. Aujourd’hui, il est hors de question que je me limite. Si je suis intéressée par deux ou trois choses, je vais les explorer.

C’est comme l’histoire de morgane. Stéphanie me disait « peut être que elle/il n'a pas encore trouvé » …. On ne se trouve pas en une fois. La loose si tout était déjà tracé et défini à 15 ans ! Selon mon amie, tout ça, c'est finalement comme le fait que les autres te font prendre conscience de ta différence. Ils te font également prendre conscience de ce que tu dois être, devenir pour être accepté.e. Et tout ça dans ta bulle de départ parce qu'un comptable n'aura pas un enfant qui aura le droit d'être rêveur mais j'imagine que si chez des acteurs, les enfants répondent « comptables », ça doit pas être super bien accueilli non plus. Et on se retrouve dans la pression sociale ou la répression sociale. Stéphanie conclut sur le fait que c’est l’idée de « you have to fit ». Et oui, le travail (n')en est (qu')une illustration.

Comment faire pour dissiper le brouillard dans votre esprit ?

C’est l’action qui vous permettra de dissiper ce brouillard. Si, ce que vous avez envie de faire ne reste qu’à l’état d’idée, vous ne saurez jamais si c’est bien ça que vous vouliez faire. Ne jamais oser se lancer vous laisse dans ce brouillard qui (et je reprends les mots de Adam Fartassi) “restera aussi longtemps que vous n’agirez pas. Vous aurez toujours l’impression de nager dans l’incertitude, dans la confusion et l’impuissance. Pour dissiper cette brume, vous devez partir à l’aventure. Vous devez sortir de votre zone de confort et essayer différentes choses”.


Vous devez expérimenter, apprendre de nouvelles choses, tester, tomber, vous relever et vivre de nouvelles situations pour savoir enfin ce qui vous plaît ou non. 

Et c’est uniquement là où vous saurez ce que vous voulez faire de votre vie (ou pas).

Pour conclure, je dirai que je détiens le secret pour savoir ce que vous voulez faire de votre vie. En un mot.

EXPÉRIMENTER


Pour passer à l’action ?

Que faire pour expérimenter ? Si vous avez toujours voulu vous mettre à faire de la musique et que vous partez du principe que ca va être trop long, trop contraignant, trop de trop, et que vous ne vous y mettez pas avec votre cœur, l’expérience sera que trop peu intense. Personnellement, je préfère les expériences aussi courtes et intenses soient-elles, que les expériences longues et sans goûts. J’ai récemment fait l’acquisition d’une table de mixage. Vous commencez à me connaître si vous me suivez depuis un moment et donc vous connaissez mon penchant pour la techno. 

Non pas que je veuille devenir djette mais je me dis que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu expérimenter, sans jamais trop oser me lancer (parce que je suis trop vieille, parce qu’une maman ne fait pas ça, une maman c’est raisonnable, parce que je ne saurai pas faire… blablabla… autant de croyances qui viennent me limiter dans mes actions). Ca fait 2 ans que j’ai envie de m’y mettre, que je réfléchis, que j’observe, que je m’informe, que je teste, et puis je me suis finalement lancée. J’ai ma table de mixage. Alors deux choix s’offrent à moi : 

  1. Soit je la regarde prendre la poussière et je ne transforme pas l’expérience en quelque chose d’intense.

  2. Soit je m’y mets sérieusement et je pratique régulièrement, et si ça me gonfle, dans 6 mois, je la revends et je saurai que ce n’est pas pour moi.

Donc aujourd’hui, je vous propose de faire la même chose : 

  • étape 1. prenez votre carnet

  • étape 2. listez les choses qui vous font envie mais que vous n’avez jamais osé faire (sans vous demandez si c’est réalisable), notez toutes les choses nouvelles,

  • étape 3. choisissez en une (et si cela vous fait peur ou que vous vous racontez une histoire sur la faisabilité de cette chose, choisissez la plus petite chose)

  • étape 4. expérimentez


Et n’oubliez pas de me racontez en commentaires pour me dire comment ça s’est passé :)

(ou envoyez moi un message ici si vous voulez partager votre ressenti en privé)…

Anaïs


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